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vélé à l’improviste comme étant le vrai fils de Sampierre, lui appartenait encore.

Quant aux menées de Pernola, loin de lui nuire, elles la servaient, puisqu’en les combattant, même au grand jour, elle se donnait tout naturellement le beau rôle, et aussi, puisque ces menées lui fournissaient prétexte d’agir dans l’ombre : le plus plausible et le plus méritoire de tous les prétextes.

Rien n’était donc perdu avant la minute exacte où Mlle Félicité avait prononcé au seuil du salon le nom de la princesse d’Aleix.

À dater de ce moment, toute la ligne de combat de Laure se trouvait bouleversée.

La marquise Doininica, si laborieusement prise au piège, lui échappait ; la présence de Charlotte allumait tout à coup un flambeau dans cette nuit.

Et Domenico de Sampierre (on l’avait nommé en toutes lettres) était avec Charlotte !

Dans une heure, si ce n’était déjà fait, la marquise allait donc embrasser son fils.

Il y avait eu jusqu’alors très-peu de rapports entre Mme la baronne de Vaudré et la princesse d’Aleix.

Lors de leur première rencontre aux eaux, en Allemagne, on aurait pu croire à un mouvement de réciproque sympathie, mais la droite et fière intelligence de la jeune fille avait bien vite inquiété Laure, tandis que Charlotte elle-même était repoussée par un vague instinct de défiance.

Maintenant, c’étaient deux ennemies.

Charlotte avait vu en Laure une rivale, ne fût-ce que