— C’est bien ! dit-il enfin : voilà une bonne affaire. C’est ce que Jos. Sharp appelait « vider la guêpe. » il faut bien des mouches pour faire le miel. Ce Pernola est la mouche ; il a fait le miel : nous le viderons.
Il eut un rire rauque, puis il reprit :
— Et maintenant, en route ! Pas un mot aux autres, c’est moi qui ferai tout, je l’ai promis.
— Dites-moi au moins… commença Laure qui ne pouvait dominer son effroi.
— Rien ! Tout me regarde, et rien ne regarde que moi !
Il la conduisit jusqu’à la porte du salon où Félicité battait les tapis à la fenêtre en grondant, et reprit :
— Cette fille en a encore pour une demi-heure. Voyons ! prenez congé de moi à haute voix et priez-moi poliment de vous attendre, sans quoi, je n’aurais aucun prétexte pour rester après vous.
— Félicité, dit Laure obéissante, faites vite, ma fille, je vais revenir et monsieur m’attend.
Félicité pensa :
— Quel malheur ! j’aurais dîné avec M. Baptiste.
Mylord accompagna Laure jusqu’à la porte extérieure où les mêmes paroles furent répétées pour Cervoyer.
Puis Mylord ajouta tout bas :
— Que tout le monde soit sur le pont ce soir, de bonne heure. Nous avons à régler le sort de Pernola, celui de capitaine Blunt et celui de ce Chanut, si je le manque ici par hasard… Quant à ma mère la princesse, à mon père le marquis et aux puissants seigneurs du