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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/318

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Environ un quart d’heure après ce départ, Félicité sortit de la maison en criant au feu. Cervoyer, qui venait d’apercevoir la fumée montant comme une tour au-dessus des toits, clamait déjà dans la rue, et Mylord, la chemise brûlée, la figure noircie, ordonnait par une fenêtre ouverte de courir au poste des pompiers.

Et Félicité disait :

— En voilà un qui en vaut dix pour la besogne ! Si M. Baptiste allait être rôti, tout de même, quel dommage : on n’a pas entendu un cri !

— Et les trois qui sont venus en visite ? demande Cervoyer. Je ne sais pas seulement si la baraque est assurée !

Certes, Félicité ne se trompait point. Depuis une heure, Donat, dit Mylord, s’était montré actif et vaillant au degré suprême. Le docteur, Jos. Sharp lui-même eût avoué que sa théorie était glorieusement dépassée par la pratique de son élève.

Il avait accompli, en effet, la besogne de dix hommes, et quand son visage zébré de sueur et de fumée parut dans le cadre de la fenêtre, vous eussiez juré qu’il sortait du beau milieu de la fournaise.

Félicité lui cria d’en bas :

— Voyez voir, puisque vous y êtes : dans l’armoire double, à droite de la cheminée du salon. Il y a quelqu’un dedans. L’armoire donne aussi dans le billard. Appelez M. Baptiste, et il vous ouvrira par le billard, si le pauvre homme est encore en vie.

Mylord se replongea dans le noir et peu d’instants