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Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/356

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bien à vos robes… Mon Dieu ! mesdemoiselles, vous me faites mourir avec votre lenteur !

— Si madame la marquise voulait bien ne pas tant remuer… commença une des chambrières.

— Je ne fais pas un mouvement, voyez Laure ! Et voilà plus d’une heure que cela dure ! Il n’y a que Coralie… où est Coralie ?

— Madame la marquise vient de renvoyer chez princesse Charlotte.

— C’est vrai ! s’écria Domenica. Vous figurez-vous cela, baronne ? Mlle d’Aleix ne m’a pas donné signe de vie aujourd’hui. J’ai tout fait toute seule. Nos parents et amis du conseil de famille l’ont demandée plusieurs fois, impossible de la trouver. Vous comprenez pourtant bien que, si nous devons donner suite à ce projet de la marier avec Domenico…

Elle se mordit la langue jusqu’au sang et regarda ses deux caméristes d’un air penaud.

Celles-ci baissaient les yeux sournoisement.

— Mesdemoiselles ! s’écria la marquise avec la colère d’un enfant qui vient de se brûler les doigts par désobéissance, vous êtes d’une maladresse insupportable ! Je suis coiffée en dépit du bon sens. Mes diamants ne paraissent pas ; mes garnitures sont écrasées. Je suis absolument mécontente de vous. Comment s’y prennent donc celles qui sont bien servies ?…

— Princesse n’est pas encore rentrée, dit en ce moment Mlle Coralie qui poussa la porte.

— Chérie, dit Domenica en s’adressant à Laure, vous conviendrez que c’est inouï ! Je sais bien que Charlotte,