Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/153

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visites à votre atelier deviendraient demain un danger pour moi — et pour vous.

Un geste coupa court aux questions de Reynier.

— Je vous écoute, ajouta-t-elle.

— Où en étais-je ? demanda le jeune peintre. Nous n’avons pas même encore parlé du tableau, qui est revenu ce matin de chez l’encadreur.

Il n’acheva pas, parce que Vénus s’était redressée d’un bond.

Elle s’enveloppa dans sa gaze et s’élança vers le tableau, dont elle souleva la housse.

— Ne me regardez pas, dit-elle, mon voile m’empêche de voir, je veux l’écarter.

Reynier se détourna loyalement.

Vénus resta plusieurs minutes en contemplation devant le tableau.

— Il a beaucoup frappé Vincent Carpentier ! murmura-t-elle, sans savoir qu’elle parlait.

— Beaucoup, répéta Reynier.

— Il a trouvé une ressemblance entre vous et le jeune homme ?

— En effet, Irène aussi. Moi, je l’avais déjà remarquée.

Vénus revint prendre sa place sans rien ajouter qui eût trait à la peinture.

Une fois couchée sur ses coussins, elle dit :