Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/16

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son bras charmant autour du cou, je ne veux pas m’en aller. Et puis, père, vous êtes un méchant ! Et encore vous mentez comme un arracheur de dents, car tout le monde sait bien que je vous mène par le bout du nez !

Le colonel l’attira sur son cœur et l’y tint un instant serrée.

— Vous avez une chère petite-fille, monsieur Carpentier, dit-il, avec une émotion qui semblait involontaire, et vous savez comme on adore ces démons-là.

Fanchette, qui avait sa bouche tout contre l’oreille du vieillard, murmura :

— Père, regarde-le donc bien. Mais je ne lui trouve pas l’air si malade.

— Sangodémi ! s’écria le colonel, nous ne sommes pas ici pour nous attendrir. Mangeons, mes bijoux ! J’espère que notre camarade Vincent va être content de moi au dessert.

Par-dessus la tête blanche du colonel, Fanchette avait les yeux fixés sur le visage de son hôte.

— Père ne m’a pas répondu, pensait-elle ; moi je trouve que M. Carpentier a bonne mine, mais père s’y connaît mieux que moi… Pauvre petite Irène !