Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/242

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sombre richesse de ses cheveux noirs, Vincent l’avait vu rôder comme un loup autour de sa proie.

Il ne savait pas encore son nom ; mais il l’aurait reconnu entre mille.

Nous savons, en effet, qu’il fut frappé violemment, au couvent de la Croix, par la vue de la mère Marie de Grâce.

Et quand Reynier lui eut conté l’histoire de cette nuit corse, qui était comme le second acte de la tragédie parricide et l’envers du tableau romain représentant le meurtre du fils par le père, la mort du Coriolan, Vincent donna un nom au loup.

Le loup était l’autre fils du Père à Tous, le frère du marquis Coriolan, le comte Julian Bozzo Corona.

Car ce vampire des ruines de Sartène, vainqueur deux fois dans le duel de famille, assassin de son père, assassin de son fils, était ce doux vieillard, sanctifiant ses derniers jours par la philanthropie : le colonel Bozzo Corona.

Était-ce là une excuse à la conduite de Vincent Carpentier ? Il importe peu. La fièvre d’or a son explication en soi comme tout délire. Nous ne plaidons pas, nous racontons.

Depuis bien longtemps déjà, Vincent n’essayait plus de résister. Non-seulement il continua son travail solitaire, mais encore il s’adjoignit des aides. Rien n’est subtil comme le sens d’un maniaque. Avant même d’avoir vu sur le mur de l’hôtel Bozzo