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nier ! C’est le nom de l’autre frère… le frère du marquis Coriolan assassiné.

Et la fatalité de ce drame de famille se dressait devant ses yeux comme un fantôme géant et menaçant.

Il voyait le duel parricide poursuivre à travers les années ses péripéties toujours les mêmes, toujours terribles.

Il attendit, retenant son souffle et collé à la muraille.

On ne parla plus derrière la jalousie.

Après une longue pause, Vincent continua sa route en étouffant le bruit de ses pas.

Il arriva bientôt au mur du jardin de l’hôtel Bozzo.

Tout était désert et silencieux.

Bien des croisées restaient ouvertes, offrant l’hospitalité à l’air de la nuit, mais à travers les châssis entrebâillés on ne voyait que ténèbres.

Paris avait mis du temps à s’endormir et n’en dormait que mieux.

Il n’y avait pas beaucoup à réfléchir, Saint-Roch envoya la demie après deux heures. En cette saison, l’aube paraît à trois heures et Vincent croyait voir déjà le ciel blanchir par-dessus les maisons.

Il attendit pourtant. Son regard interrogea les lointains de la rue où aucun mouvement ne se faisait.