Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/28

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et qui a des lanternes vertes : celui dont le cocher dort.

Vincent obéit. Quand il eut aidé le colonel à monter dans le fiacre, celui-ci abaissa la glace de devant et dit au cocher :

— Rue de Seine, devant le passage du Pont-Neuf. Bon train.

— Et gai, gai, gai ! ajouta-t-il en relevant la glace. Il ne fait pas une chaleur étouffante. Dis donc, j’espère que tu n’as aucune haine personnelle contre la famille de ce pauvre vieux Charles X, qui s’ennuie sur la terre étrangère ? C’était un grand chasseur.

— Si je croyais que ce fût une affaire politique… interrompit vivement Carpentier.

— Serais-tu content ou fâché, bonhomme ?

— Je vous supplie de me parler franc, monsieur. S’agit-il de sauver un infortuné ?

— Je vais d’abord, répondit le colonel, dont la joyeuse humeur semblait augmenter, vous mettre hors d’état de répondre vous-même à vos questions, mon ami Vincent. Nous ne sommes pas ici au catéchisme. La peste ! vous interrogez comme un juge !

Il avait ouvert sa douillette et tenait à la main une pièce de soie pliée. Elle était étroite, mais longue deux ou trois fois comme un cache-nez.

— Donnez votre tête, poursuivit le vieillard, ma parole d’honneur, je m’amuse !