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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/84

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même le bandeau de Vincent, qui fut tout étonné de se trouver au milieu de bâtisses inachevées, dans une rue qu’il ne reconnut point.

— C’est ton nouveau quartier, bibi, dit le colonel. Excellent pour un architecte ! Donnez-moi le bras.

Au bout de quelques pas, ils arrivèrent devant une petite maison neuve, à la porte de laquelle stationnait le fameux coupé, conduit par Giovan-Battista.

— Sonne, dit encore le colonel, je t’ai mis là-dedans une perle de domestique, Roblot ; c’est moi qui l’ai formé, mais tu le changeras si tu veux ; ne te gêne pas. C’est ta maison, en attendant mieux. Bonsoir, bibi, à demain !

Vincent, introduit par son valet modèle, demanda tout de suite sa chambre à coucher.

Il refusa les offres de service de Roblot et se laissa choir dans un fauteuil au coin du feu.

Son regard abattu ne fit même pas le tour de la chambre, toute fraîche et toute coquette.

La pendule sonna plusieurs fois avant qu’il songeât à gagner son lit.

— C’est une idée extravagante, murmura-t-il enfin. J’ai conscience d’un danger mortel. Irène et Reynier m’auraient peut-être arrêté ; mais je ne les ai plus, me voilà seul. Cet homme a eu tort de me laisser seul !