Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/141

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papiers prouvent ou du moins laissent voir que votre père possède un secret mortel…

— Le trésor !

Ce mot s’échappa comme une plainte des lèvres de la jeune fille.

Elle ne vit pas l’éclair qui s’alluma dans les yeux de Mme la comtesse de Clare.

Celle-ci laissa passer le mot sans le relever, et prenant l’accent qui convient à l’exposé d’un fait, elle raconta brièvement et clairement la scène étrange que nous connaissons déjà par le récit d’Échalot.

Irène l’écoutait, plongée dans une stupéfaction profonde.

Quand la comtesse parla du poignard qu’on avait trouvé sur le plancher aux pieds de Reynier terrassé, maintenu par les deux inconnus, aidés de vingt badauds, et des pistolets chargés qui sortaient des poches de son pantalon, le rouge monta aux joues d’Irène.

La comtesse n’avait pas prononcé une seule fois le nom du cavalier Mora.

Elle arriva à l’arrestation de Reynier.

— C’était donc là leur but ! s’écria Irène désolée ; ils voulaient le traîner devant les tribunaux !…

— Non, interrompit Marguerite, les tribunaux n’auraient rien valu puisque vous auriez témoigné. Les gens qui ont joué cette comédie infâme ne vou-