Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/167

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pourtant nous prospérons, parce qu’il y a là-haut un Dieu de clairvoyance et de justice.

Nous sommes unis dans la pureté de nos intentions, dans l’abnégation de nos cœurs. Rien n’est parfait ici-bas. Il se peut qu’il y ait parmi nous des ambitions, des égoïsmes et même des perversités.

Cela importe peu, je vous le dis, et ne vous révoltez pas contre cette vérité, qui est au dessus de vous, au dessus de moi, au dessus du niveau humain : L’association vit dans son but et par son but, qui est d’ordre supérieur.

Elle réunit les forces en les multipliant par elles-mêmes, elle les domine, elle les dirige. Que pourrait, si la chose était matériellement possible, l’effort isolé d’un flot rebelle au mouvement de la masse, et qui essayerait de remonter le courant d’un grand fleuve ? Les mauvais sont absorbés par les bons.

Il est une confrérie illustre et détestée contre laquelle d’immenses intelligences, des peuples, des rois ont déployé en vain des efforts de Titans : l’ordre des Jésuites. Je ne me soucie ni d’attaquer ni de défendre les Jésuites ; ils me sont indifférents ; j’admire seulement la vigueur inouïe de cet institut qui a supporté sans périr des chocs capables de broyer dix empires.

En ce monde on ne peut trouver qu’une seule