Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’habitude, le château Gaillaud n’attendait pas si tard pour dormir.

Les pas se rapprochèrent. Une silhouette de vieillard qui semblait parvenu aux dernières limites de l’âge traversa la nuit du carré et se dessina un instant sur la fenêtre vaguement éclairée par les lueurs de la lune, que tamisaient les nuages.

Le vieillard descendit l’escalier.

De l’autre côté de la porte fermée à double tour, dans la chambre d’Irène, la comtesse Marguerite était seule.

Il n’y avait plus aucune émotion apparente sur la pâleur de ce beau visage. Elle fit rouler le guéridon sur lequel était la lampe de façon à la placer juste vis-vis de la croisée.

Elle enleva l’abat-jour et ouvrit la croisée.

Quelques secondes s’écoulèrent, puis une ombre humaine se montra à cheval sur le faîte du mur qui séparait la cour du chemin des Poiriers.

— Allez ! dit Marguerite à voix basse. Il fait jour.

L’ombre disparut.

Marguerite éteignit la lampe.

Presque aussitôt après, un mouvement confus se fit dans la partie du cimetière qui avoisinait la tombe du colonel Bozzo-Corona.

On entendit le bruit d’une petite grille ouverte puis refermée.

Puis encore une lueur faible s’alluma derrière