Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/258

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main, quoiqu’il ait été dans la pharmacie. On avait justement bavardé de toutes ces affaires-là, aujourd’hui, ensemble nous deux, maritalement après dîner, rapport à ce que M. Canada m’avouait qu’il avait été employé chez la racaille d’Italien d’à côté, ignorant, bien entendu, sa turpitude. Alors, après lui avoir lavé la tête, dont j’ai le droit comme étant sa compagne, j’ai dit : Ça nous connaît. À l’occasion d’une autre canaillerie, j’ai flanqué la clé sous la porte de mon établissement, qu’était superbe, et risqué mon existence en faveur d’un jeune homme qui m’était cher et de sa fiancée, poursuivis tous deux par les vipères et couleuvres du Fera-t-il jour demain ? ou Habits-Noirs… Qu’est-ce qu’il chante donc, l’ancien ? Il a l’air malade.

Vincent s’était affaissé la tête sur la table et Irène s’empressait autour de lui.

— Il marmotte comme ça tout doucement, répondit Échalot : « J’ai mon ouvrage, j’ai mon ouvrage… »

— Nous aussi, répartit Mme Canada, nous avons notre ouvrage. Et sans commander à personne, je prie bien la jolie demoiselle et son peintre de m’écouter attentivement, parce qu’il s’agit d’eux ainsi que du papa Vincent. Pour le quart-d’heure, moi et mon Canada, ça ne nous regarde pas en propre… J’en étais donc de ma relation à ce que je disais qu’après avoir échappé à d’horribles dangers