Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était le fainéant qui était la porte. Il était là pour faire passer l’échelle de ci et de là du mur, selon le cas de sortie ou d’entrée.

Pendant qu’il attirait à lui l’échelle, qui était en dedans, je fis un brin de toilette pour ébouriffer mes cheveux et débrailler mon corsage.

Heureusement que je suis rouge en couleur comme la reine Lampion.

Et je grimpai en geignant un peu, car elle est rongée de rhumatismes.

— Un petit verre pour ma peine, me dit l’homme du mur.

— Bête que je suis ! ai-je fait, j’ai oublié ma cantine au Grand-Départ, mais je t’en apporterai deux, des petits verres, l’enflé, quand je vas avoir contenté ma curiosité.

Il y avait sur la lune un nuage noir comme du cirage.

— Mâtin ! comme vous prenez du corps, maman Lampion ! fit mon portier.

Je passai. J’allai tout droit aux arbres qui entourent la tombe et je me coulai derrière un buisson de cyprès.

On causait. Je croyais la Marguerite dans la chambre de Mlle Irène, mais elle avait délogé, et toute sa comédie avec vous, l’enfant, n’avait eu d’autre but que de vous envoyer à l’hôtel de Clare.