Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/272

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Toutes les mesures ont été prises aussitôt et l’armée entière est sur pied, tant pour les fouilles du cimetière que pour les deux affaires de l’hôtel de Clare et du couvent de la rue Thérèse dont il va être question tout à l’heure.

Paraît que c’est l’Italien qui est mère-abbesse dans ce scélérat de couvent là, où l’on suspecte que les caves sont à cinq ou six étages, renfermant plus de richesses en bouteilles que le Pérou du grand Mogol réuni aux Rothschild et à la liste civile. L’architecte sait ça.

Vincent fit un geste de dénégation méprisante.

— C’est bon ! poursuivit maman Canada. Ne le lâche pas, Échalot. Il a la figure d’un quelqu’un qui médite une cabriole.

Il est bien sûr que la Marguerite ne parlait pas à ses Habits-Noirs la bouche ouverte comme je vous le fais, car ils s’entendent à demi-mot ; mais j’ai la clé de leurs rébus dont aujourd’hui même M. Canada m’a narré sur eux d’étonnants détails. Ils n’ont plus qu’une seule idée : le Trésor. Leur police n’a jamais perdu de vue l’Italien. Quand ils ont su qu’il était venu se loger dans le quartier des pauvres, tout près du cimetière, entre la tombe du colonel et la chambre de la fille à M. Vincent, ils ont monté leur mécanique, qui est un joli morceau d’ajustage. Si ça pouvait se mettre à l’exposition, le gouvernement y donnerait une première médaille.