Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/292

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L’attention d’Irène et de Reynier s’était fatiguée. Ils n’étaient pas à la hauteur du « talent » de Mme Canada, et son récit ne leur donnait pas ce qu’ils attendaient.

— Voici deux petits, dit-elle, qui voudraient bien être entre quatre-z-yeux à roucouler ensemble le sentiment de leur tendresse réciproque. Ça me connaît. J’ai éprouvé, à plusieurs reprises, les mêmes battements de deux cœurs idolâtres l’un de l’autre. Un peu de patience. Ce n’est pas pour mousser ni faire parade de mes moyens que je bavarde si longtemps. Toutes les circonstances étonnantes ci-dessus mentionnées vous regardent, et vous allez bien le voir.

Si j’abrège, c’est que M. Canada et moi nous allons pousser une pointe tout à l’heure ici autour. Les coquins ont leur idée, et je mettrais ma main au feu que nous sommes assiégés. En conséquence, le jeune homme, principalement, est prié d’écouter jusqu’au bout.

Moi, je ne peux pas cacher que les histoires de revenants ça m’a toujours fait peur ; mais le vieux casse-noisette de colonel ne me donnait pas la chair de poule. Il n’y avait en moi que de la curiosité. Par exemple, ça me tenait dur de savoir s’il allait manger la Marguerite ou si la Marguerite allait le manger.

Les Habits-Noirs quittèrent tout doucement le