Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/353

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Piquepuce s’était penché de nouveau à la fenêtre.

— Les voilà qui se battent ! dit il avec un profond étonnement.

— Qui ça ? demandèrent plusieurs voix.

— L’architecte et son presque gendre. Mais c’est que le vieux tape dur ! On peut les ravoir. Cocotte, prends moitié des hommes, passe le mur des Poiriers et tourne la maison, je vas faire de même par la rue des Partants… En avant, marche !

On rentra en tumulte dans la chambre de Canada, qui était déserte.

Irène avait disparu pendant ce mouvement.

Quand le bruit de la descente turbulente eut cessé de se faire entendre dans l’escalier, la tête inquiète d’Échalot se montra, sortant de l’ombre du carré.

Il écouta, regarda puis entra. Son émotion était grande, mais tout à fait étrangère à la scène dont son logis venait d’être le théâtre.

Il s’approcha de l’auge, où le petit Saladin dormait d’un sommeil imperturbable, et s’agenouilla.

— De toutes les gredineries de ton papa, dit-il d’un accent solennel, celle-là est la plus crasse ! Je sais bien que c’était pour la frime ; mais m’accuser, moi et Léocadie, de t’avoir mal élevé et désossé, c’est