Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/388

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entendre des pas qui rampaient, des haleines qu’on retenait. La sueur inondait ses tempes, et il comprimait à deux mains son cœur bondissant dans sa poitrine.

Aucune des voies qui s’embranchent à l’est de la rue des Amandiers-Popincourt n’était encore officiellement classée, mais il y avait de nombreux chemins courant à travers les marais. Ce lieu était alors un des plus déserts qu’on pût rencontrer dans Paris. Vincent n’avait pas peur, car il s’engagea sans hésiter dans le premier chemin de traverse qui se présenta sur sa gauche, pour suivre les indications du préposé et rejoindre la descente de la Roquette.

C’était un simple sentier, bordé par des murs en boue à hauteur d’appui et qui se dirigeait tortueusement vers un assez vaste enclos qu’on était en train de dépecer et qui gardait sa galante dénomination du dix-huitième siècle : la Folie-Regnault. Aucune construction n’existait encore dans l’enclos, mais à divers endroits on y voyait des amas de moellons et quelques pierres de taille.

Le sentier montait en pente douce. Vincent marchait sur un étroit rebord, formant trottoir et dominant la voie charretière, qui avait juste la largeur des deux profondes ornières creusées par les charrettes.

Derrière le mur que son coude frôlait presque, il y eut un éternuement étouffé.