Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/409

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Il ne vit personne dans la cachette, très suffisamment éclairée par la magnifique lampe qui pendait à la voûte.

Ce fut seulement au bout de quelques minutes qu’il se redressa. Le jour avait grandi ; les arbres du jardin sortaient de l’ombre. Vincent eut un mouvement de colère et se dit :

— Voilà du temps perdu ! Il faut regagner cela… À mon ouvrage !

Et à dater de ce moment, il attaqua le mur avec une véritable furie, ne se donnant ni trêve ni relâche et prenant à peine le temps de respirer. Il ne s’accordait même pas le loisir d’étancher la sueur qui ruisselait de son front. Il frappait, il frappait, gémissant, soufflant comme un boulanger à la fatigue.

Chacun de ses coups faisait voler un éclat de pierre, et la brèche s’ouvrait avec une miraculeuse rapidité.

Vincent avait du rouge dans les yeux, mais sa figure restait toute pâle. Ses cheveux, quoiqu’ils fussent baignés, se dressaient et s’agitaient sur son crâne. Son exaltation mentale arrivait à un paroxysme effrayant. Ses lèvres crispées laissaient échapper des paroles sans suite, mais qui trahissaient la débauche de fiévreuses illusions qui saoulaient son triomphe. Il disait :

— Courage vieil homme ! mendiant ! misérable !