Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/411

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sait belle et toute jeune, malgré le désordre de ses vêtements.

À part ces deux passants, la rue était déserte.

L’homme n’arrêta pas sa course en passant devant la porte du jardin. Évidemment, il était là en pays inconnu.

Mais la femme lui cria :

— C’est là !

Et l’homme revint aussitôt sur ses pas.

De tout ceci, Vincent Carpentier n’avait rien entendu.

Il vivait dans son idée fixe comme dans une prison dont les murailles impénétrables ne laissent rien sourdre des choses du dehors.

Il entra dans la cachette juste au moment où l’homme, obéissant à l’avis de la jeune femme, redescendait la rue et gagnait la porte du jardin.

Le lecteur connaît trop bien la cachette dont Vincent Carpentier avait été l’architecte et le maçon sous la direction du colonel Bozzo-Corona, pour que nous ayons à la décrire de nouveau.

Il nous suffira de rappeler qu’elle était ménagée dans l’épaisseur considérable d’une vieille muraille, ayant appartenu à l’enceinte fortifiée de Paris, et servant d’ados à l’hôtel Bozzo, passé depuis peu à l’état de maison religieuse.

D’un côté, la cachette donnait dans l’alcôve de l’ancienne chambre à coucher du colonel, où nous