Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/7

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Oh ! comme elle avait promis, celle-là, d’aimer et de se souvenir !

Elle avait dit :

— Fallût-il attendre toute une vie, j’attendrai !

Hélas ! le voyageur, au retour, n’était attendu, bien souvent, que par la solitude.

Il avait fait une route si longue ! des fils d’argent couraient dans la forêt de ses cheveux noirs. On lui montrait une tombe quand il demandait sa mère.

Et Louise ?

— C’est moi ! répondait quelque blonde fillette de dix ans : tout le portrait de celle qui avait promis d’attendre…

En 1843, les champs avaient depuis longtemps disparu sous les maisons, le chemin des Partants était rue, et même une assez grande rue, méprisant, depuis un bout jusqu’à l’autre, l’alignement si cher à nos édiles, et peuplée comme une fourmilière.

À cinq ou six cents pas du boulevard extérieur et un peu en avant du coude qui lance la direction vers le nord-est, une porte cochère s’ouvrait, semblable à celle des fermes de la campagne parisienne.

Elle donnait entrée sur une cour de considérable étendue, mais mal pavée, boueuse, pleine de pigeons, de poules et aussi de canards, auxquels l’eau sale ne manquait jamais.

Les voitures et le mobilier industriel d’un maraî-