Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Et que faisait le traître ? demanda la dompteuse. Je me mange le sang, tu sais ?

— Le traître ! Tu parles du patron, M. Mora ? Le patron ne faisait rien et ne disait rien. Il s’était approché de Mlle Irène et la contemplait en silence. On chuchotait tout autour de lui :

— Celui-là aurait eu son compte, bien sûr, après la petite, si on n’avait pas arrêté le barbouilleur…

— Alors, arrive au commissaire, dit Mme Canada. Je bous.

— Je veux bien, mais ça sera la fin de mon histoire. Le commissaire venu fit évacuer la chambre où il ne resta que les deux hommes, le patron et le médecin du patron qui venait d’arriver.

Les sergents de ville balayèrent le carré et l’escalier. Nous fûmes refoulés jusque dans le jardin.

L’interrogatoire dura tout au plus un quart d’heure, après quoi nous vîmes passer M. Reynier entre deux argousins.

Pour remonter, je fus obligé de prouver que je demeurais dans le corps de bâtiment. Il y avait des sergents de ville qui défendaient l’entrée de l’escalier.

Le patron, était seul maintenant avec son médecin et Mlle Irène. Le médecin s’appelle le docteur Artaud. Je n’ai rien à en dire. Au moment où j’entrais, le docteur donnait des soins à la jeune personne qui reprenait lentement ses sens.