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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/156

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s’entendait le travail mystérieux. Ces lueurs nocturnes sont immobiles en réalité, mais parfois, sous le regard, elles semblent vaciller. Il en était ainsi. On aurait dit, en ce moment, que la pierre de taille, large et carrée, sur laquelle tombait le rayon, remuait ; bien plus, on aurait dit qu’une rainure quadrangulaire se creusait autour d’elle à chaque instant plus profonde. Cela faisait illusion.

Et le son produit par le travail invisible aidait à l’illusion. L’ouvrier ne grattait plus, il frappait. Chaque coup donnait un mouvement à la pierre.

Était-ce une illusion seulement ? Sur la dalle, des graviers et des morceaux de ciment tombaient. La pierre chancelait ; la dalle blanchissait.

La pierre bascula ; ce n’était pas une illusion ; puis la pierre versa en dedans, ouvrant soudain un large trou noir.

Et tout aussitôt une voix joyeuse s’écria :

« Salut, la lune ! J’ai calculé juste ; nous voilà dehors ! »


XI

Une visite.


Une tête se montra dans le noir du trou et s’éclaira vivement, frappée en plein par la lune. C’était une grosse figure, colorée avec violence et accentuée brutalement. Elle exprimait à cette heure un contentement triomphant, mêlé à une curiosité avide. Ceci au premier instant, mais bientôt elle refléta une nuance de cauteleuse inquiétude.