M. Lecoq voyait un soupçon naître dans le regard alourdi de son convive.
« Ce n’est pas moi qui me mettrais dans des embarras pareils ! pensa tout haut ce dernier, plein de cette douce fierté que donne la sagesse.
— Jean-Baptiste, poursuivit M. Lecoq en lui versant une ample rasade d’eau-de-vie, votre tour viendra ; vous connaîtrez l’ardeur effrénée des passions… Mais je n’ai pas tout dit, hé ! Le mari est l’ami intime du commissaire de police. »
J.-B. Schwartz recula son siège.
« Monsieur Lecoq, déclara-t-il résolûment, vos affaires ne me regardent pas.
— Si fait, bonhomme, si fait, répliqua le commis-voyageur. Il y a un boni…
— Je ne veux pas… commença l’Alsacien.
— Le roi dit : nous voulons, ma poule ! Je te paye cent francs, comptant, sans escompte, un mot que vous direz, ce soir, à l’oreille du commissaire de police, tout doucement et sans malice… Histoire de rire, quoi ! et d’obliger papa. Voilà. »
II
M. Lecoq.
Cent francs ! Sait-on bien ce qu’un Schwartz de la bonne espèce peut faire avec cent francs ? J’ai vu beaucoup d’honnêtes gens s’attendrir jusqu’aux larmes en écoutant cette idéale bucolique de la finance : l’histoire de M. Jacques Laffitte, ramassant une épingle et, sur