Aller au contenu

Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« L’an dernier, au bal de Tivoli, un Anglais enragé en a mordu trois comme ça : deux modistes et une levrette. »

Mais bien longtemps avant que le suisse eût percé la foule, André avait atteint la grille. Ses deux mains crispées en saisirent les barreaux, et il dirigea un regard aigu, plein d’angoisse et d’espoir, vers la balustrade au-devant de laquelle les deux nouveaux époux s’agenouillaient.

Il ne vit que l’homme, qui était bien J. B. Schwartz. Un râle s’échappa de sa poitrine. Le prêtre était entre lui et la femme.

Il répéta encore une fois :

« Ce n’est pas elle ! »

Ce fut l’affaire d’une seconde. Le prêtre, ayant changé de position, cessa de masquer l’épousée, dont le visage mélancolique et merveilleusement beau sauta aux yeux d’André, comme un éblouissement, sous sa couronne de fleurs d’oranger.

Les deux mains d’André lâchèrent prise. Un cri déchirant s’étrangla dans sa gorge, et il tomba foudroyé.


XVI

Mlle Fanchette.


À ce cri, Julie Maynotte, Giovanna-Maria Reni, — ou Mme Schwartz, car ce dernier nom lui appartenait désormais, leva la tête et regarda la place d’où le bruit venait. Il y avait une tristesse profonde, mais tranquille,