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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/226

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eut une étincelle, et il prononça très haut, avec un accent de charitable émotion :

« Chez le docteur, mon garçon, et tout de suite ! Dieu veuille qu’il soit temps encore ! »

Ceci était pour les écouteurs. M. Lecoq, très inquiet, demanda :

« Qui est là ?

Un éclat de rire fut la réponse, ce même éclat de rire aigu et strident que nous avons entendu déjà une fois dans l’escalier de la rue Thérèse. Lecoq fronça le sourcil ; le colonel recula d’un pas et resta bouche béante.

Le même nom était venu à leurs lèvres :

« Fanchette ! »

La porte de l’antichambre s’ouvrit brusquement. La petite fille parut sur le seuil, l’œil hardi et curieux, la tête haute et mutine. Son regard tourna autour de la pièce.

« Bon papa, dit-elle avec un singulier mélange de douceur moqueuse et d’effrontée espièglerie, c’est la visière verte que j’apporte. »

Puis, franchissant le seuil d’un bond, elle ajouta crânement :

« Moi, je n’ai jamais vu de mort… Dis ! tu veux bien me montrer le mort, bon papa ? »


XVII

La dernière affaire du colonel.


Le colonel était de ces hommes qui ne s’étonnent de rien. Il avait bravé en sa vie tous les dangers, excepté