— Au château ? interrompit Échalot en fourrant le bec de Saladin sous son aisselle pour l’empêcher de crier.
— Approchant… Mais tu m’avais donc suivi ?
— Jusqu’au bateau seulement… Pour qui la lettre ?
— Mystère !
— À qui l’as-tu remise ?
— À personne.
— Comment !… Vas-tu dissimuler ?
— Parole sacrée ! Je l’ai déposée sous une grosse pierre qui est en plein champ, à une centaine de pas en avant de la forêt. »
La tête d’Échalot tomba sur sa poitrine. Un drame de l’Ambigu-Comique ne l’aurait pas jeté dans de plus laborieuses émotions.
« Et après ? fit-il, tandis que Saladin râlait tout doucement.
— Rien hier, reprit Similor ; ce matin, second message.
— Une lettre encore ?
— Non, un mot… un mot du plus grand, M. Michel, celui qui fait la noce… Ah ! ah ! un crâne brin d’amoureux, tout de même !
— Quel mot ?
— Bibi, répliqua solennellement Similor, sois maudit dans l’éternité, si tu trahis ma confiance ! Je bavarde comme un jacquot, parce que ça m’agace d’être toujours suspect au vis-à-vis de toi. Mais je risque mon existence et celle de mon enfant…
— Quel mot ? répéta le bouillant Échalot.
— Voilà l’histoire. M. Michel m’a dit : « Tu t’arrêteras au débarcadère de M. Schwartz, et tu te promèneras tranquillement les mains dans les poches, juste qu’à ce que tu trouves un domestique, en livrée