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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/87

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Puis se présentant de nouveau à la fenêtre et toujours tête nue :

« Hé ! l’ami ! cria-t-il au palefrenier, qui passait le mors entre les dents de Black.

— Quoi, monsieur André ?

— Faites-moi donc inscrire au bureau pour le cabriolet, onze heures, la demi-journée. Nous voulons aller voir la nourrice avec le petit. »

Le premier mouvement du brave garçon fut d’obéir, mais il se ravisa.

« Ce n’est pas pour vous refuser, monsieur André, dit-il, mais je ne répondrais pas de Black, qui a le diable au corps.

— Donnez-moi la bride en main, allez ! Je n’aime pas voir ces oiseaux qui sont sous la voûte.

Le palefrenier se mit à rire.

Le fait est, grommela-t-il, que c’est un gibier qui ne vaut pas cher ! »

En même temps, il fit marcher Black jusqu’à la croisée et mit les rênes dans la main d’André.

« Une petite minute, » dit-il en disparaissant sous la voûte.

Dès qu’André ne le vit plus, il lança la valise dans le tilbury. Julie avait dit : Je suis prête. Elle était là. André l’aida à franchir l’appui de la croisée, et la fit monter dans le tilbury où il prit place auprès d’elle.

En ce moment, Mme Schwartz, par hasard, mit la tête à sa croisée, et s’écria :

« À l’aide ! voici les voleurs qui s’évadent ! »

Julie chancela sur l’étroite banquette. André passa son bras autour de sa taille pour la soutenir et saisit les rênes de la main droite. Black piétina des quatre pieds, puis s’ébranla, obéissant au mouvement du jeune cise-