Aller au contenu

Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très pauvre, et il se trouve que cette jeune fille, sans le savoir elle-même, est riche, très riche… »

Edmée le regarda bouche béante. Au lieu d’une réponse incrédule, elle fit seulement cette question :

« Est-ce M. Lecoq qui vous a dit cela, Michel ? »


XXVI

La cassette.


Michel eut son rire d’enfant joyeux.

« De sorte que, reprit-il, si vous ne me connaissiez pas, Mademoiselle ma femme, vous pourriez penser qu’après avoir couru un peu le monde tous ces temps-ci, je vous reviens alléché par l’odeur de votre mystérieuse fortune.

— Expliquez-vous, je vous en prie, dit la jeune fille, j’ai hâte de savoir.

— Je ne fais que cela, mon ange. Et voyez un peu comme la conduite de M. Lecoq est logique, au fond. Ne trouvez-vous pas que Blanche est trop jeune pour lui ?

— Si fait, certes, repartit Edmée qui eut presque un sourire. Mais il ne s’agit pas de Blanche.

— Il s’agit de vous. M. Lecoq sachant qu’il y a, de par le monde, une fortune qui vous appartient, et voulant peut-être se donner le droit d’entrer en campagne contre les détenteurs de cette fortune… Ah ! ah ! vous ne le connaissez pas !

— Mais où est-elle, cette fortune ? s’écria Edmée, et qui sont ses détenteurs ? »

Michel devint rêveur.