Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si abondamment à la propreté de la mansarde, pouvait néanmoins passer pour un luxe. Tout aux uns, rien aux autres !

Échalot avait toujours manqué de trente-cinq francs pour monter en grand son affaire !

Le boudoir était la dernière pièce officielle de l’agence Lecoq. Un petit carré, donnant sur l’escalier de service, le séparait de la salle à manger, qui commençait la série des appartements privés du patron. La maison tournait ici. Une chambre à coucher de style hyperanacréontique, et dont la description messiérait tout à fait, s’ouvrait également sur le petit carré. Le patron murait, disait-on, une assez joyeuse vie privée.

Au delà de la chambre à coucher, une pièce très petite, meublée de trois chaises de paille et d’une table de sapin, terminait la maison, mais non point le domaine de M. Lecoq, qui était un Guzman et demi pour la démolition des obstacles. M. Lecoq avait percé le mur de la propriété voisine ; deux autres grandes pièces suivaient le cabanon, orné d’une table de sapin. Le cabanon et ces deux pièces formaient le tabernacle dont nous avons parlé.

Là, aucun papier ne traînait ; il y avait des cartons crénelés et défendus par des chevaux de frise, des tiroirs à triple serrure qui défiaient la sape, un coffre-fort, chef-d’œuvre de la maison Berthier, à l’abri du pétard.

Discrétion ! Le mot est trop mou : impénétrable mystère ! C’était ici le temple où M. Lecoq accomplissait la partie sacerdotale de ses fonctions. Les secrets des messieurs et des dames restaient en sûreté là-dedans, et dormaient jusqu’à l’heure où M. Lecoq trouvait intéressant de les éveiller.

La vie est un combat. Jadis, on se servait d’armes lourdes et brutales pour frayer son chemin dans cette