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II

La comtesse Corona.


C’est le mystère de cette histoire, racontée, Dieu merci, sans malices de métier, ni faciles surprises : mystère pour le lecteur, mystère aussi pour l’écrivain peut-être, car celui-ci n’a rien inventé. Étonné un jour au récit de ces aventures inachevées, il a traduit ses étonnements dans ce drame.

Les événements viennent comme ils peuvent, c’est-à-dire comme ils vinrent. On n’a pas pris souci de tracer des caractères d’occasion ; les caractères, s’il y en a, passent là dedans tels qu’ils furent.

La source où l’auteur puise est singulière et curieuse par elle-même. L’indiquer, serait faire le plus inattendu de tous les romans. Mais la délicatesse et aussi la prudence le défendent.

Je ne sais rien, pour ma part, de si attrayant que les choses incomplètes, et sans comparer le pauvre procès-verbal dont je suis le greffier bénévole à la Vénus de Milo, ce pur chef-d’œuvre, je risque cette opinion que la Vénus de Milo, entière, eût éprouvé quelque déchet sur la vogue universelle dont elle jouit.

Pour chaque chose créée, il est avantageux d’avoir un coin ou un bout que puisse achever le rêve de chacun. Le poète, le peintre ou le sculpteur, se concilie ainsi la collaboration commune.

Je suppose que ce livre soit pris en statue, statue d’argile, pétrie à la diable par le premier venu, le