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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/324

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Autour de lui régnait un grand silence, et tout le monde était pâle.

« Je cherche ce diable de nom, reprit-il ; attendez… Maynotte, parbleu ! André Maynotte ! »

La baronne se leva toute droite, et Michel recula devant son regard épouvanté.

En ce moment, Mme Sicard, heureuse de faire du zèle, entra tout effarée.

« M. le baron ! s’écria-t-elle. M. le baron qui veut venir dans la chambre de Madame !

— Faites entrer, » dit Julie machinalement.

M. le baron Schwartz parut presque aussitôt derrière la camériste. Ces trois dernières journées l’avaient beaucoup changé et vieilli, mais il affectait un grand calme.

« Nouvelles ! dit-il en promenant un regard morne, mais sourdement inquiet sur les quatre personnes qui étaient là. Singulières ! Enterrement superbe. Comtesse Corona assassinée cette nuit.

— La comtesse Corona ! assassinée ! répéta la baronne, comme si sa cervelle ébranlée avait peine à saisir le sens des mots.

— Jolie femme ! malheureux ! » dit M. Schwartz.

Il ajouta, avec une évidente intention de porter coup et sans ellipse, cette fois :

« M. le préfet a été charmant pour nous. Il viendra ce soir. »

Et à l’oreille de sa femme :

« Nous cédons à une panique. Je suis plus fort que jamais !

— Et pour la comtesse Corona, commença Julie, sait-on ?…

— Habits Noirs, interrompit le banquier, reprenant sa sténologie. Maison cernée, rue Sainte-Élisabeth.