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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/433

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fut déjà une décadence. Mais il était doué de beaucoup d’esprit naturel.

— Est-ce que nous allons voir la caisse guillotiner ce pauvre Médoc ? demanda Mme Touban à Sensitive ; ce serait roide !

— La censure, répondit le poète.

— Ils ont glané ça et ça, fit observer Cotentin, mais c’est châtré, cette machine !

— Mais enfin, dit Céleste, le trésor du colonel ? »

Depuis là mort du baron Schwartz, M. Champion, dans les grandes circonstances, imitait son laconisme.

« Descente de police, là-bas, en Corse, répondit-il. Ruines du couvent fouillées. Pas de résultat. Couvent miné, sauté, néant !

— Les Habits Noirs existent donc encore ? » demanda l’huissière.

Adolphe haussa les épaules.

« On en a coffré une demi-douzaine, tout au plus : Cocotte, Pique-Puce, le fretin. J’ai vu ces choses-là de près, puisque l’instruction se fit dans ma propre chambre…

— Contez-nous donc l’instruction.

— Eh bien ! il y avait deux témoins, car ce M. Bruneau, qu’on nomme ouvertement M. André Maynotte, depuis qu’il y a ordonnance du roi pour sa sauvegarde…

— Le premier mari ? dit Mme Blot.

— Le père de notre sieur Michel, oui ; ce M. Maynotte, disais-je, avait pris la poste et Mme la baronne l’avait suivi. Je trouvai ça inconvenant, mais la suite a démontré que c’était la nature. Les deux témoins étaient le conseiller Roland et le chef de division Schwartz : Pas de la petite bière ! Ils déclarèrent tout d’abord avoir envoyé leur démission à leurs mi-