Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 04.djvu/70

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Elles avaient, à son gré, tardé bien long-temps, et cette immobilité pouvait n’être point encore le sommeil. Aussi mistress Gruff, qui était une femme prudente, prit-elle la précaution de passer à plusieurs reprises la bougie devant leurs yeux pour se bien assurer qu’elles dormaient.

Ce manège, joint aux abominables sons du pibroch de Mac-Gregor, que le violon fêlé de master Gruff envoyait d’en bas par la porte ouverte, eût dessillé les yeux d’un mort. Les deux sœurs néanmoins ne bougèrent pas. La léthargie avait décidément commencé. Mistress Gruff était en face de deux charmantes statues, incapables non seulement de lui résister, mais de comprendre le péril.