Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/35

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Je demeurai pensive après le départ d’Ismaïl. Ma curiosité s’était changée en crainte sauvage. L’idée de voir quelqu’un, de parler à quelqu’un qui ne serait ni mon père, ni Tempérance, ni Roboam, me faisait peur. — Mais, d’un autre côté, les belles robes, les bijoux, les dentelles me tournaient la tête. Je pense que j’avais alors onze ans ou un peu plus. Il y a six ans de cela.

Le soir même de ce jour, il arriva une sorte d’événement.

Tempérance était occupée à démêler mes cheveux pour faire ma toilette de nuit. Comme d’habitude, la malheureuse fille sentait le gin à soulever le cœur. Néanmoins, elle n’était point ivre tout à fait, mais seulement gaie de