Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/80

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dette à la justice humaine, son cœur se révoltait violemment à chaque instant, non seulement à la pensée de tant de bassesse froide et réfléchie, mais encore en songeant que Susannah, la femme qu’il respectait à l’égal d’un ange, avait subi cette immonde tyrannie, — et en songeant aussi que lui-même, autrefois, avait pénétré bien souvent dans l’antre du juif, qu’il s’était assis sur son canapé, qu’il avait touché sa main, peut-être, après quelqu’un de ces marchés usuraires où il escomptait autrefois ses dernières ressources.

Susannah, elle, n’éprouvait à rappeler ces brutales scènes qu’un sentiment de tristesse calme et morne, qui rendait à sa noble physionomie quelque chose de ce lourd voile d’a-