Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 10.djvu/164

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vieilli de quinze ans. Son front s’était ridé. Sa franche et loyale physionomie avait revêtu une expression de sombre amertume, et les mèches bouclées qui s’échappaient de son bonnet de tartan se mélangeaient presque également de cheveux blonds et de ces fils funestes qui ont le brillant et la dureté du cristal.

Fergus le contempla un instant avec tristesse et compassion. Angus et lui s’étaient aimés autrefois d’instinct et comme on devient amoureux d’une femme. Ce sont ces amitiés-là qui restent et qui, oubliées, renaissent toujours fortes et vives, parce qu’elles ont leur source ailleurs que dans l’estime, ailleurs que dans la convenance mutuelle des caractères et