Corvinus, haletant, ne riait plus. Des gouttes de sueur froide étaient à ses tempes.
— Écoute, dit encore Mysœis, cela me fait du bien d’avoir renvoyé cet enfant, le blond Ar-Bel… Je prie les dieux de lui être favorables.
— Et moi, répliqua Œlian, je suis heureux d’avoir laissé l’épouse à l’époux… Que le destin leur soit propice !
— Œlian, tu as un noble cœur !
— Mysœïs, tu étais bonne autant que belle !
Leurs voix faiblissaient.
Ils se regardèrent et ne se virent plus.
— Où es-tu, Œlian ?
— Mysœïs, Mysœïs, où es-tu ?…
Leurs mains déjà froides se cherchèrent une dernière fois et se trouvèrent.
— César ! dieu puissant, dirent-ils avec le premier effroi de la mort, — protège ceux qui n’ont pas voulu vivre après toi !…
Puis, Mysϕs murmura :
— Adieu, mon Œlian, je t’aimais !
— Adieu, répondit Œlian ; adieu, Mysœïs, je t’aime !
Puis, le silence, et la dernière goutte de sang pâli…
La lampe tremblait au plafond. — Les cassolettes jetaient dans l’air leurs tièdes parfums.
Vorax léchait les blessures de Mysœïs. — Vultur, le museau renversé en arrière» lançait vers la voûte, un hurlement long et lugubre.
Œlian et Mysœïs étaient étendus, morts, l’un auprès de l’autre.