avertissements d’en haut ; — j’ai vu ce soir Chrysidès, Euphorbe, Harmodius, Agathon, Cléon, Thalaris, tous nos sages, ennemis du Galiléen, tous nos vertueux philosophes… L’armée sait déjà que Constance veut expatrier les cohortes gauloises…
— Mais si Constance ne le voulait pas !… interrompit Julien dont la physionomie changea et dont le regard pointu exprima toute l’ambition désordonnée qui dévorait son cœur.
— C’est impossible ! s’écria Aprunculus, l’augure.
— Tout est possible ! répliqua sèchement Julien, — excepté le règne du Christ imposteur !
— Chacun de nous a écrit une lettre à Auguste, reprit Névita, et Auguste a confiance en nous.
— Sa réponse, objecta Julien d’un air soucieux, devrait être déjà ici.
— Je lui ai dit, moi, poursuivit Névita, que le césar Julien voulait conquérir Milan et l’Italie entière.
— Je lui ai dit, moi, fit Héliodore, que le césar Julien n’avait qu’un mot à prononcer pour le jeter bas de son trône.
— Moi, ajouta Aprunculus, je lui ai dit la même chose, et j’ai terminé mon message par le conseil pressant de retirer au césar Julien ses légions dévouées.
— Moi aussi !
— Moi aussi !
— Comment donc conclut l’augure gaulois, — comment donc Auguste, qui ne voit que par nos yeux, aurait-il hésité à porter l’édit que nous désirons tous ?
— Qui sait !… murmura encore Julien ; — la lettre n’arrive pas !
Ainsi cet ordre qui soulevait par avance la colère des légions gallo-romaines, cet ordre de départ, c’étaient les affidés de Julien qui l’avaient suggéré à l’empereur Constance.
Le bienfaiteur de Julien, après tout, l’homme qui l’avait pris