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Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 3 et 4.djvu/345

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trop embrouillé pour qu’il soit permis de dédaigner aucun fil… Il sera toujours temps de trancher le nœud… et peut-être qu’avec l’aide de ce bon chrétien-là, nous saurons au juste à quoi nous en tenir… Vous dites : L’enfant est mort ; moi, je dis : L’enfant vit… L’un de nous deux se trompe, il faut savoir lequel.

Il s’avança d’un pas délibéré vers Tranquille et le secoua rudement.

Tranquille dormait trop bien pour s’éveiller du premier coup, mais enfin il ouvrit les yeux et s’écria :

— Est-ce vous, ma noble dame, et fait-il jour déjà ?

— Or ça, bonhomme, lui dit Tarchino, — ta noble dame est dans la chambre de l’aubergiste et nous envoie te dire qu’il faut monter à cheval.

— À cheval ? répéta Tranquille ébahi.

— Ne cherches-tu pas, reprit Vicente, — un beau jouvenceau qui porte une chevelure blonde et qui répond au nom de Jean ?

— Si fait, Monseigneur, je cherche un pauvre enfant, fait comme vous dites et qui a ce nom-là.

— Eh bien, remercie Dieu, bonhomme : nous allons te conduire là où se trouve l’enfant et tu le ramèneras à sa mère.

Tranquille se leva ; une seule pensée l’avait déterminé, il s’était dit :

— Je n’expose que moi !

L’instant d’après il montait en croupe derrière Vicente Tarchino et une dernière cavalcade, partant de l’auberge de la Pie, se dirigeait, après tant d’autres, vers le noble château de la Marche.


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