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Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 3 et 4.djvu/827

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et entre dans la chapelle… Ton serment sera accompli et ton père pourra dormir en terre sainte.


IX

Le lendemain, au point du jour, un gentilhomme venait se coucher sur les degrés de pierre du portail des Celestins. — Il avait un grand coup d’épée au travers de la poitrine.

Il dit au moine qui vint le confesser :

— « Je suis le baron de Vitteaux, je me suis frappé moi-même, volontairement, de ma propre main, pour épargner un meurtre à l’époux de ma fille.

« Ma dernière volonté est que le mariage de Louis d’Alègre et de Gabrielle de Vitteaux soit célébré publiquement en cette chapelle après que le corps du comte de Milliau, mon seigneur, aura été déposé en terre sainte.

« Je donne mon âme à Dieu et je meurs repentant. »


Parmi les monuments qui décoraient l’église des Célestins, lorsqu’elle fut démolie au commencement de la révolution, il y avait deux tombes jumelles, réunies par deux bras de marbre qui se donnaient fraternellement la main.

Ce monument avait été érigé sous Henri III par Louis d’Alègre, chevalier, comte de Milliau, capitaine aux chevau-légers de Sa Majesté. — Sur l’une des tombes on lisait le nom de Milliau, sur l’autre le nom de Vitteaux.


FIN DES NUITS DE PARIS.