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LES TRIBUNAUX SECRETS.

Nous avons peut être, d’ailleurs, dépassé déjà les bornes ordinaires d’une introduction, et nous avons hâte d’entrer plus profondément dans le sujet même que nous devons traiter.

Résumons-nous donc :


Au commencement, les Tribunaux secrets ont été institués pour tenir lieu d’une justice absente. Sans doute, leur forme, leurs actes sont souvent arbitraires, cruels, injustes, mais ils ont rendu de réels services à l’humanité, et, à ce titre, on doit leur accorder une place honorable dans l’histoire.

La société publique vivait dans le présent ; elle n’a laissé rien d’ignoré, elle vivait des institutions du passé ; les Tribunaux secrets, au contraire, dans leur prévoyance instinctive, préparaient l’avenir et sauvegardaient le présent.

Dans ces temps de ténèbres et de troubles, peut-être y eut-il vaillance à saisir le glaive de Thémis, même à l’heure de minuit.

Quoi qu’il en soit, le lecteur comprend maintenant la tâche que nous nous sommes tracée.

Cette tâche est vaste. Nous l’élargirons encore en allant chercher en dehors des Tribunaux secrets proprement dits les sentences mystérieuses dictées, soit par le faible caché dans l’ombre, soit par le souverain abrité par les murs de son palais.

Ce seront les épisodes de ce récit, nécessairement anecdotique, puisqu’il commence aux rites des grottes égyptiennes pour descendre, à travers la Grèce, l’Italie, les Gaules et le moyen-âge, jusqu’aux sociétés secrètes de notre civilisation révoltée.

Partout où le drame nous appellera, nous irons, pourvu que le lecteur nous suive.


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