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CHAPITRE PREMIER.

Ali, l’athée. — Le Koran et la Sûnna : bagage littéraire de Mahomet. — Le lettré Mowafek et sa renommée. — Départ de Hassan-Ben-Sabah, fils d’Ali l’hérétique. — Son arrivée à Nischabour. — Omar Kheam et Nisamolmoulk. — Los étudiants de Nischabour. — Le kiosque. — Aïschi. — Amours du futur prophète. — Mort du vieux Mowafek. — Serment solennel des trois amis. — Douleur d’Aïschi. — Départ de Hassan-Ben-Sabah.


I.

Vers l’année 460 de l’Hégire (1067 après J.-C), vivait dans le Khôrassan, province de l’Afghanistan, un certain schiite orthodoxe de Reï, du nom d’Ali. Cet homme était venu, disaient quelques-uns, de Koufa à Koum, et de Koum à Reï ; selon quelques autres, ses ancêtres n’avaient jamais quitté le pays, et ils avaient de tout temps habité les villages de cette contrée.

Les opinions et les paroles d’Ali l’avaient généralement fait suspecter d’hérésie ; aussi lui donna-t-on le surnom de Rufedha ou Motasal, ce qui voulait dire dissident ou apostat.