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LES CONTES DE NOS PÈRES.
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avait mis à se rendre possesseur du château de Rieux, au préjudice du dernier rejeton de cette illustre maison, alors réfugié en Angleterre. Les autres prétendaient, au contraire, qu’il était secrètement partisan des princes exilés, et que le château de Rieux n’était, entre ses mains, qu’un dépôt, dont il conservait précieusement la propriété à son maître légitime.

Cette seconde opinion était la mieux accréditée, et assurait à M. de Vauduy une sorte de popularité dans le pays : car, il est à peine besoin de le dire à nos lecteurs, les campagnes bretonnes n’avaient point un fort grand amour pour le gouvernement républicain.

Au reste, tous les bruits qui couraient sur le maître du château étaient des conjectures plus ou moins probables, et pas autre chose. Sa porte, en effet, restait habituellement close ; il ne voyait personne, si ce n’est parfois Jean Brand, ancien bedeau de Saint-Yon, au temps où l’église était ouverte, et le docteur Saulnier, médecin du bourg.