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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/111

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La marquise se pencha vers M. de Saint-Louis et ajouta tout bas :

— Pour une chose aussi délicate, j’aurais préféré M. le baron de la Périère, mais on ne le voit plus.

— C’est vrai, dit le prince, que devient-il donc, ce cher baron ?

M. Constant avait les yeux fixés sur le colonel, qui lui envoya un regard souriant.

M. de la Périère s’occupe de vous, chère bonne amie, dit-il ; vous le verrez peut-être ce soir, peut-être demain, et vous regretterez d’avoir pu penser qu’il abandonnait ses amis dans le malheur.

Il fit en même temps un signe imperceptible pour les autres, mais que M. Constant sut traduire sans doute, car M. Constant disparut aussitôt.

Le silence régna autour du foyer.

Il est permis de penser que chacun dans le cercle désirait entendre ce qui se disait au fond de l’alcôve.

Mais aucun bruit de voix ne dépassait plus les rideaux.

Mme Samayoux avait les lèvres appuyées sur le front de Valentine, qui murmurait à son oreille :

— Ce Constant est-il encore là ?

— Non, répondit la veuve après s’être penchée pour regarder dans le salon.

— Taisons-nous ! fit Valentine.

Son doigt montra le fond de l’alcôve, tandis qu’elle ajoutait :

— Il doit être là aux écoutes.

— Comment ! fit la veuve, là ce n’est donc pas un mur, derrière les rideaux ?

Valentine mit un doigt sur ses lèvres.

— Chère mère, dit-elle, en élevant la voix, venez !