sociales, abrités qu’ils étaient contre les clairvoyances de la loi par je ne sais quel nuage magique.
Voilà pourquoi Valentine, s’adressant à maman Léo, avait parlé des Habits-Noirs sans souligner l’expression et avec la certitude d’être comprise.
Voilà pourquoi aussi maman Léo, par-dessus la grande émotion provoquée en elle par la scène qui venait d’avoir lieu et dans laquelle son pauvre bon cœur avait été remué dans ses fibres les plus profondes, gardait cependant un trouble qui n’avait trait immédiatement ni à sa chère Fleurette ni à son adoré Maurice.
Les Habits-Noirs ! les hommes de la puissance inconnue et du crime éternellement impuni ! les Habits-Noirs, ces fantômes homicides que tant de récits à faire peur lui avaient montrés rôdant parmi le silence des nuits parisiennes !
Elle avait vu les Habits-Noirs ! elle était dans la maison des Habits-Noirs !
La foi est une étrange chose ! il est certain qu’on peut croire et ne pas croire en même temps, puisque les plus crédules sont stupéfaits souvent quand ils se trouvent, à l’improviste, en face de l’objet de leur crédulité.
En descendant l’escalier qui menait de la chambre occupée par Valentine au salon du docteur Samuel, maman Léo se disait :
— M. Constant en est, et ça ne m’étonne pas, car il a une figure qui ressemble à un masque, mais ces vieux messieurs qui ont l’air si respectable ! un colonel ! un prince ! et que penser de Mme la marquise elle-même ? car Fleurette a beau