On déjeuna. Échalot et sa patronne étaient émus tous les deux comme le matin d’une bataille, mais cela ne leur ôtait point l’appétit.
— Voilà l’ordre et la marche, dit la dompteuse, qui jusqu’alors avait mangé sans parler, on va fermer la boutique.
— Mais, objecta Échalot, M. Gondrequin et M. Baruque vont venir…
— Qu’ils aillent au diable voir si j’y suis ! je me moque de tout, moi, vois-tu ? Tu sais mon idée, il n’y a plus rien autre dans ma tête… J’en ai connu de plus fins que toi, dis donc, bonhomme, mais tu as du dévouement et ça suffira.
— S’il ne faut que risquer son existence…, commença Échalot.
— La paix ! Il ne s’agit pas de jouer des mains, mais de traiter des affaires délicates. Tu vas mettre ton mioche dans sa gibecière et me suivre partout comme un chien.
— Et bien content, encore ! dit Échalot ; mais il y a le lion qui n’a pas passé une bonne nuit…
— Il peut crever s’il veut, et la baraque brûler ! et le ciel tomber ! Plie tes bagages, nous allons partir en guerre !
XXIV
Le Rendez-vous de la Force
Je ne suis pas du tout parmi ceux qui insultent le Paris neuf, dont les larges voies s’inondent d’air et de lumière. Il a coûté, dit-on, ce Paris, beaucoup trop d’argent, mais la santé publique vaut bien la peine de n’être point marchandée.