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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/241

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personnes à la cour des Mômes, escalier B, corridor Sainte-Madeleine, porte no 5. On a accordé vingt minutes, vous resterez de faction comme c’est nécessaire, surtout le prévenu ayant déjà été cause de la mise à pied d’un employé, mais vous y mettrez tous les égards, en gênant le moins possible les épanchements de l’amitié.

Le porte-clefs prit les devants, maman Léo et Valentine le suivirent, traversant d’abord la cour dite des Poules, qui était interdite aux détenus, parce qu’aucune barrière ne la séparait de la grande porte.

Après avoir passé sous la voûte du corps de logis principal, où les salons de Caumont étaient transformés en dortoir, le guichetier longea le cloître de la cour Sainte-Marie-l’Égyptienne, passa sous le petit hôtel portant alors le nom de Sainte-Anne, et aborda enfin la cour des Mômes, qui servait de promenade pour les détenus au secret, et en même temps de préau aux enfants après les heures des repas.

Un escalier tournant, étroit et voûté, menait au corridor Sainte-Madeleine, qui faisait partie de l’ancien hôtel de Brienne.

Le porte-clefs ouvrit la porte de la chambre marquée no 5 et laissa le battant entrebâillé après avoir introduit la veuve et son compagnon.

Afin d’exécuter de son mieux les prescriptions à lui transmises par le concierge et qui venaient évidemment de plus haut, au lieu de rester à la porte, il se promena de long en large dans le corridor.

Quand nous aurons décrit la cellule de Maurice Pagès, le lecteur verra que cette tolérance était absolument sans danger.