je déclare lui donner et lui léguer soit sous le nom de Valentine de Villanove, soit même sous celui de Fleurette qu’elle portait depuis son enfance, la totalité de mes biens meubles et immeubles.
» Mourant comme je le fais dans la plénitude de ma raison, je signe et je date ce testament olographe pour qu’il ait la force voulue par la loi. »
Il y avait ici, en effet, le nom de Remy d’Arx signé lisiblement et d’une main assez ferme.
On voyait bien que l’agonisant avait dépensé là tout ce qui lui restait d’énergie.
Au-dessous de la signature, le texte continuait, mais devenait plus confus, parce que la main avait graduellement faibli.
Valentine put lire néanmoins à travers ses larmes :
« Ma sœur, ma Valentine, laisse-moi te garder ce nom que j’ai tant aimé.
» Mais laisse-moi te dire aussi tout de suite que le regard de notre mère peut descendre au fond de mon cœur, guéri de sa blessure.
» Je t’aime comme il m’est permis de t’aimer sous l’œil de Dieu qui m’appelle, je t’aime comme l’enfant chérie dont je contemplais jadis le berceau et dont je surveillais le souriant sommeil.
» Nous avons été bien malheureux, ma sœur, j’espère que ma mort achèvera de payer notre dette de misère.
» Il en sera ainsi, Valentine, si vous suivez mon conseil, si vous exaucez ma prière. Que ma fin douloureuse vous serve au moins d’exemple ; n’essayez pas de combattre ces hommes qui possèdent un pouvoir surnaturel.